Les Ecuyers d'Amesbury
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

Boite à souvenirs

Aller en bas

Boite à souvenirs Empty Boite à souvenirs

Message par Merisel Faradhreia Ven 29 Sep - 4:50

A l'époque où je jouais encore à DAoC, j'avais toujours de la musique à côté. Je suis quelqu'un qui vit avec la musique, quoi que je fasse, il y a toujours de la musique quelque part, quand je n'en fais pas moi-même. Aujourd'hui le piano a remplacé le PC, à l'époque je n'avais pas de piano à la maison, je jouais sur un autre clavier. Pas les mêmes touches, pas le même usage. Mais j'avais toujours de la musique.

Certaines avaient ma prédilection, je les écoutais pas mal en boucle, et toutes ces musiques ont fini par s'imprégner de ce que je faisais à côté, si bien qu'elles se chargeaient d'images, d'impressions, de sentiments et d'émotions aussi. Il me suffisait de les entendre pour revivre des instants qui avaient marqué ma mémoire, bribes d'expériences ramenées à la vie par mon sentimentalisme. Aujourd'hui cette habitude ne m'a pas quittée, et à l'heure où j'écris ces lignes, j'ai en fond la musique de Norn 9. Saviez-vous que Uematsu a participé à l'élaboration de la bande son de Norn 9 ?

A l'époque j'avais l'habitude d'emmener un certain nombre de CD au travail, jusqu'à ce que Youtube supplante le lecteur de CD. C'était aussi l'époque où je travaillais sur deux lieux différents. Sur l'un on avait la connexion internet par la box, sur l'autre on en était resté au modem via la ligne téléphonique, donc pas question de rester connecté. Le recours aux CD s'imposait de fait. Travailler sur deux lieux relève de la haute voltige car il faut savoir cloisonner entre les deux, et conformer son esprit à chacun. Standings différents, style de patients différents, organisations différentes. Double gestion, double comptabilité aussi. Mais surtout, mener deux affaires de front requiert un surcroît d'énergie pour maintenir le niveau d'investissement pour chacun. Je dois avouer que ça n'a pas toujours été le cas. Comme on dit, pierre qui roule... Je ne reviendrai pas sur les raisons qui m'ont poussée à me lancer sur la deuxième affaire, mais je dirais que c'était bien tenté, et que le jeu en valait peut-être la chandelle. Finalement l'ouverture espérée ne s'est pas présentée, du moins pas comme je l'envisageais. Toujours est-il que durant cette période quelque peu de bohème (bohème en blouse blanche ? C'est un peu difficile à concevoir mais l'esprit y était), j'ai accusé une baisse de forme, avec les conséquences que l'on peut imaginer.

En particulier, je suis affligée d'un naturel un peu oublieux des choses. Au collège, j'ai réussi à laisser mon cartable à l'arrêt de bus alors que j'y montais. Je ne compte pas le nombre de parapluies orphelins que j'ai pu semer sur mon parcours, et je crois qu'une troupe de paons me remercie encore aujourd'hui d'avoir oublié de fermer leur volière... Celle-là, elle n'arrive pas à tout le monde, et elle a de quoi déclencher l'hilarité générale lors d'une veillée autour du feu (euh oui, j'ai été Guide de France en faisant partie des scouts vietnamiens en France, j'ai quelques camps à mon actif). Ceci pour dire qu'alors que j'avais réussi à minimiser un peu cette tare, elle est revenue au grand galop durant cette période un peu folle de double exercice. J'ai réussi à oublier un gros sac de sport dans le train, lequel sac contenait ce que je trimbalais de façon habituelle entre les deux cabinets les jours où j'enchaînais les deux. Rétrospectivement, je ne parviens toujours pas à comprendre comment j'ai pu laisser quelque chose d'aussi gros et d'aussi voyant derrière moi, alors qu'il était à mes pieds. Et dans ce sac étaient une dizaine de CD que je destinais à l'ambiance musicale sur le lieu d'exercice. Quasiment tous avaient été acquis à grands frais et en cherchant beaucoup, autant dire que je n'avais pas d'espoir de les retrouver en magasin.

N'étant pas d'une nature particulièrement matérialiste, j'ai bien vite fait mon deuil, regrettant seulement le contenu musical car j'y étais très attachée. Les choses vont et viennent, elles ne nous appartiennent pas.

Le temps a passé, j'ai arrêté DAoC qui m'a laissé des souvenirs fabuleux, dont un livre (pas donné à tout le monde non plus), des amitiés et plus encore. Et puis je ne sais pas ce qui m'a pris, tout récemment, sur une idée, j'ai effectué une recherche sur Youtube, pensant que je ferais chou blanc. Et puis je l'entendis de nouveau, cette balade écossaise qui m'avait tant de fois accompagnée. Un flot de souvenirs fut libéré alors que j'entendais de nouveau pour la première fois après des années les premières notes de Skye Boat Song jouées au piano de John Boswell. Une gerbe d'émotions jaillissait depuis le fond de ma mémoire limbique, et avec elles, toutes les impressions anciennes, les personnages, les joueurs, les paroles échangées, les confidences aussi, les scènes et les actes.

Historiquement, Skye Boat Song n'a rien de glamour puisque la balade décrit l'exil du roi Jacques IV lors de sa fuite d'Ecosse en 1745. Mais la musique, dépouillée de son contexte et prise telle qu'elle vient, est un débordement d'amour, lorsque la mélodie au violoncelle vient s'entrelacer avec les arpèges du piano, lorsque le pipeau irlandais chante sa complainte en contrepoint, et que la guitare vient doubler le chant au piano. Je n'ai pas de mot pour décrire l'harmonie et le sentiment de paix qui se dégagent de l'ensemble, la splendeur des couleurs produites, comme un crépuscule naissant sur la lande celte.

J'ai énormément écouté cette piste parce que je l'ai aimée tout de suite. Elle me régénérait. Elle m'a notamment beaucoup soutenue lorsque j'écrivais les pages des Souvenirs d'Amesbury, elle était en fond lorsque j'étais sur le jeu, je l'ai fait connaître à quelqu'un de la guilde, il l'a tout de suite adorée, me disant qu'elle le faisait planer. Il m'est aujourd'hui impossible de la raccrocher à quelque chose d'autre que DAoC et mes activités dérivées car l'alchimie s'est produite dès la première écoute, les deux se sont épousés avec une telle perfection et une telle adéquation que je ne peux plus les dissocier, même après toutes ces années. Skye Boat Song symbolise forcément les trois couples que j'ai construits pour l'histoire, dans leurs meilleurs moments. Même à l'époque où je n'avais pas encore commencé à écrire, à chaque fois que j'entendais cette musique, elle m'évoquait l'histoire d'un couple amoureux dans tout ce qu'il avait de plus harmonieux, de plus tendre.

J'ai ressorti la bête aujourd'hui parce que j'ai mon piano et que je sais que la jouer est à ma portée. Seul hic, il n'y a pas de partition. J'ai dû dans un premier temps tout écrire rien qu'à l'oreille, la partie piano, la partie violoncelle que j'ai adaptée pour un violon, qui jouera également la partie du pipeau irlandais (on n'a pas ça en stock avec les copains...), et la partie guitare. Pour écrire la musique j'utilise le logiciel Musescore. J'ai pu commencer à travailler ma partition. Pour le moment ça ne ressemble à rien, je viens à peine de finir le déchiffrage, j'ai tout juste posé les doigtés, mais rien que de penser que je vais pouvoir jouer cette musique qui représentait tant pour moi, c'est une émotion supplémentaire. Lorsque j'ai interprété Suteki da ne (FF X) en public je ne pouvais pas ressentir autre chose que la relation entre Yuna et Tidus. Depuis que j'ai un piano je m'amuse même si je ne rigole pas toujours parce qu'il faut bosser la technique et il y a des passages difficiles à surmonter, mais je prends énormément de plaisir. J'ai beau avoir perdu du bagage parce que j'ai dû interrompre ma pratique pendant plus de 15 ans, la technique revient petit à petit, et surtout je m'éclate. Je joue les musiques de Final Fantasy mais aussi et surtout Hisaishi (jouissif !), et assez peu de classiques, n'étant plus soumise aux obligations du conservatoire. En classiques j'ai Rhapsody in Blue qui m'attend, mais celui-là me fait peur parce que c'est un vrai gros morceau. De toute façon, pour gravir une montagne il faut commencer par la vallée.

Peut-être qu'un jour je jouerai suffisamment bien pour vous faire écouter ce que je sais faire Wink Quand j'ai joué Suteki da ne en public ce n'était pas si mal, le morceau n'était pas si facile, j'avais l'impression de jouer une nocturne de Chopin. Je me souviens surtout que j'étais morte de trouille. J'étais plus détendue lorsque j'ai chanté cet été. Prochaine étape : m'acheter un Korg B1 pour pouvoir jouer avec les copains. Lead vocal c'est bien mais ce qui m'intéresse vraiment c'est jouer avec d'autres instruments. Grosse responsabilité quand on est le piano. Vivement que je puisse jouer Skye Boat Song avec eux !

Merisel Faradhreia
Merisel Faradhreia

Messages : 223
Date d'inscription : 10/07/2011
Age : 52
Localisation : Région parisienne

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum