[DAOC] Assassins, par Sylenne
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[DAOC] Assassins, par Sylenne
En voilà un. C'est ça, avance mon grand, continue. Il a l'air assez balourd. Enfin, rien qu'un Viking. Ca ne m'étonne pas de l'un de ces rameurs de drakkars finalement, celui-ci aurait mieux fait de ne jamais quitter son pont. Je fais lentement glisser ma rapière hors de son fourreau, en silence, sans un bruit, à peine le murmure du cuir soulagé du poids de la lame. De la main gauche, j'attrape mon poignard à ma ceinture. Un instant, je vois presque une esquisse du reflet de la lune à sa surface. Presque, car le poison fétide qui le recouvre l'a rendue complètement opaque. Je le ramène sous ma cape, dans les ombres, il ne faudrait tout de même pas qu'il le voit.
Allez, approche, ne t'arrête pas en si bon chemin.
Mais qu'est ce que je fais là moi, trotter dans la nature en pleine nuit ? Je lui en foutrai des missions spéciales moi à l'Einherjar. C'est pas lui qui doit franchir les lignes ennemies pour passer derrière leur front. Enfin, ici ça va mieux, les armées sont loin maintenant, et avaient l'air comme à leur habitude très occupées à se regarder en chien de faïence pour la nuit. Je devrais pouvoir faire cette reconnaissance rapidement, et être rentré avant l'aube.
Oui, en me dépêchant, j'aurai fini plus rapidement.
Je me redresse de ma position accroupie, de cette falaise d'où je l'observe. Il va bientôt passer près de moi, bientôt passer sous mes lames.
Un frisson me parcourt la nuque. Je sais qu'il ne fait pas froid, en tous cas rien de suffisant pour faire trembler un homme du nord. Je ralentis lentement ma course, sans me retourner, mais désormais plus attentif.
Un éclair argenté fond sur moi, à toute vitesse quand le frisson que je ressentais se change soudain en silhouette d'ombres et de mort. Esquiver, vite, plus vite.
Disparaître !
Disparu !
J'atterris lourdement sur le sol, dans un crissement de terre et gravier, déstabilisée par le vide qui s'est soudain fait sous moi. Je ne me retiens pas, et me laisse entraîner par mon élan pour finir mon mouvement dans une roulade, pour l'amortir, pour ne pas bêtement me faire mal sur une cible ratée. Je lâche un juron dans ma langue natale, un de ceux que mon frère m'aurait dit qu'ils ne devraient être réservés qu'aux hommes. Que le diable l'emporte, lui et ce maudit viking ! Il s'est volatilisé d'un coup, il m'a senti venir, j'avoue que je ne m'y attendais pas. Il avait l'air trop gauche pour en être un, je me suis trompée.
Un Assassin.
Une Sicaire.
Il s'en est fallu de peu, de très peu. Je suis au sol, encore un peu hébété, à quelques mètres de l'endroit où cette furie s'est abattue. Je me suis glissé dans les ombres au plus vite, pour avoir le temps. Le temps de reprendre mes esprits, le temps de moi aussi dégainer mes armes. Elle est déjà relevée, elle me cherche, elle a compris ce que je viens de faire, et elle sait que cette ruse ne survivra pas à un examen attentif des environs. Elle est plutôt fluette, mais à en juger par la manière dont elle m'est tombée dessus, assez sûre d'elle. Sûre de ce qu'elle fait, de son domaine. Qu'à cela ne tienne, moi aussi. Je détache la Claymore qui se balance dans mon dos et m'approche lentement.
Il est là, je le sais, je le sens. Il n'a pas pu aller bien loin, j'arrivais trop vite. Enfin, apparemment pas assez. J'en connais une qui rirait de moi s'il elle m'avait vu. Mais je lui montrerais aussi que je ne laisse pas un travail inachevé. Je lâche ma rapière, pour prendre une arme plus rapide, je la ramasserai plus tard. Juste après sa mort.
Tiens, tiens, tu changes d'arme ? Bien, ça ne me fera qu'une allonge supplémentaire. Si tu es aussi douée à l'embuscade qu'au combat rapproché, ça sera vite réglé. Ne bouge pas mon coeur, j'arrive.
En mouvement, ne pas l'attendre, rôder, surveiller, guetter les ombres. Il a maintenant l'avantage, et je ne peux pas me dissimuler à mon tour. Je fais rouler mon poignard dans ma main. Allez viens, découvre toi, qu'on en finisse.
Là ! Je l'ai vu, il vient de bondir des ombres, son immense épée fondant sur moi. Je l'esquive à mon tour mais suis obligée de prendre mes distances dans un bond en arrière. Son attaque était lente, mais il a plus d'allonge que moi.
Finalement, t'es bien un balourd.
Pas si maladroite en fin de compte.
Je me redresse de ma position fléchie, suite à mon assaut raté. Je l'observe un moment, tout comme elle me détaille silencieusement. « Tu as raison, trop lente » lui lançai je assez ironiquement, bien qu'étant a peu près sur qu'elle ne comprendrait rien. Je jette ma Claymore près de sa rapière dans un geste de dédain, et décroche les deux hachettes de ma ceinture. Fini le jeu de cache-cache.
On va passer aux choses sérieuses.
On va passer aux choses sérieuses.
Il a parlé. Ce qu'il a dit, je m'en moque. Ce qui compte, c'est que la partie devient plus subtile, tendue. Plus de frappe brutale sans finesse. Tout se joue dorénavant sur l'agilité des pas, la danse mortelle des armes dans nos mains. J'ai un sourire sous les ténèbres de ma capuche, nous allons donc jouer à qui surprendra l'autre, mais cette fois-ci, à découvert.
Tourner, lentement, sûrement. Ne pas faire de bruit, ne pas la provoquer, lui faire penser que c'est à elle de décider. Une brise se lève. Curieux, un instant il m'a cru sentir une senteur particulière, âcre, sirupeuse.
Mais c'est lui cette odeur ? Ses lames n'ont pourtant pas l'air empoisonnées. Peut être que toute cette agitation me monte à la tête.
Je plisse les yeux et inspire à fond.
Ne pas se distraire.
Attendre...
... le bon ...
... moment
Maint'
'tenant !
Je me fige dans ma douleur, crispée, je lui tiens le bras pour bloquer sa lame, mais pas suffisamment, je baisse les yeux et voit de l'acier disparaître sous ma tunique pour plonger dans ma poitrine. J'ai un hoquet de surprise que je ne peux pas m'empêcher d'émettre. J'ai mal. Je relève la tête vers lui m'attendant à un sourire, un regard de victoire assouvie.
Je le regarde.
Je la regarde.
J'essaye de ne pas tituber, de ne pas bouger, pour ne surtout pas encourager la lame qui m'a transpercé le ventre à continuer son chemin. Je sens que je transpire, mais pas d'effort, de douleur. J'ai pourtant bloqué son arme, j'en suis presque certain. J'ai entendu les lames s'accrocher, glisser pour être mises hors de portée. Je serre les dents. J'ai mal.
Je souris.
Je suis agenouillé entre le Viking et la Sarrasine, mes bras croisés devant moi pour maintenir chacune de mes lames plantées dans leurs corps. Le poison paralysant qui les imbibaient va commencer à faire son effet, et les laisser là, mourant dans leur sang, au milieu de nulle part.
Je me redresse en retirant mes dagues d'un geste sec.
Je m'effondre à la renverse en comprenant mon erreur, notre erreur à tous les deux. J'ai les membres qui s'engourdissent, bien plus vite qu'une pourtant si vilaine blessure ne devrait le permettre. Je reconnais maintenant l'odeur, un paralysant violent. Je tourne les yeux vers l'Elfe qui nous a surpris, s'est joué de nous, tandis qu'il décroche une sacoche de sa ceinture en la contemplant. Je crois qu'il lui sourit. Je crois qu'à sa place je pourrais en sourire aussi. Mais pour le peu de temps qui me reste, je le méprise de tout mon être, de toute mon âme.
Je tombe à genoux en me maudissant, en nous maudissant tous les deux. Je suffoque tant de ma blessure que d'effroi tandis que mes bras commencent à s'engourdir. Je tourne mon visage vers la silhouette filiforme qui se dessine au dessus de moi, sur le ciel clair parsemé d'étoiles. Il essuie ses lames avec un tissu qu'il a sorti d'une sacoche. Je crois qu'il me sourit. Je le hais, et je meurs.
J'ai terminé mon travail pour ces deux là. Je range mes lames et m'éloigne. Je fais quelques pas quand je m'arrête brusquement, dans un bruit fugace de cuir et de chair qui se fend. Mon cuir, ma chair. Je m'écroule en avant, en envoyant ma main derrière moi pour essayer de retirer ce qui vient de pénétrer ma cuisse. Je sens une poignée, pas de garde, et une lame incurvée. D'un mouvement brusque je me retourne, foudroyant du regard le corps allongé qui devrait plus qu'être un cadavre.
Maudit Viking !
Jusqu'au bout.
Mes dernières forces, pour te laisser un souvenir, une balafre. Je me suis remonté sur les coudes, j'ai pu lancer une hache. Pas de poison sur les miennes, quel dommage. Je l'ai raté et glisse sur le dos en arrière. Cette fois-ci c'est fini. Pour moi, et pour elle. Je jette un regard à l'endroit où elle s'est effondrée.
Elle n'est plus là.
Jusqu'au bout.
Juste pour nous. Je suis derrière lui et retombe de tout mon poids sur le dos de l'Ombre, et lui passe la lame devant sa gorge. Je lui glisse un juron à l'oreille, un dernier, juste pour lui, qu'il ne comprendra pas. Mais j'espère que dans sa prochaine vie de longues oreilles il s'en souviendra et en tremblera à chaque fois qu'il l'entendra. D'un coup sec je lui sectionne la gorge, pas de beaucoup mais ça suffira, mon poison à moi ne paralyse pas, il tue.
J'ai laissé échapper un rire devant le comique de la situation. Ou tout du moins c'est ce que j'ai essayé de faire. Je crois que je n'arriverais pas à parler même si je le voulais. En fait je m'en moque, je crois que ne parlerai plus guère à l'avenir. La sarrasine a glissé de son perchoir elfique pour tomber sur le ventre, près de moi. L'Ombre est déjà morte derrière elle, agitée de quelques convulsions hasardeuses et de gargouillis nerveux. Malgré ma piètre situation, je suis bien heureux que ce poison là n'ait pas été pour moi.
Ma respiration se calme mais elle reste rauque et bruyante, je sais que ce n'est pas pour le meilleur. Je tourne mon visage haletant et barbouillé de poussière vers l'Assassin. Il regarde le ciel, sa main est tendue dans ma direction. Un hoquet me fait tousser, il tourne les yeux pour m'observer. Je le regarde, regarde sa main près de moi et glisse la mienne dans la sienne. Nos sangs vont bientôt se lier, mais seulement pour le pire.
Je ne sens plus mes jambes, j'ai froid.
Je ne sens plus mes jambes, j'ai froid.
Je la regarde comme elle a le visage embué de sueur et poussière. Je lui souris, mais d'un autre sourire que celui dont je gratifie les femmes en général, ou même que celui de cet Elfe il y a un instant. Ma tâche vermeille qui s'agrandit pour bientôt rejoindre la sienne. Je lui serre la main et regarde les étoiles.
« Au revoir balourd »
« Au revoir joli coeur »
Allez, approche, ne t'arrête pas en si bon chemin.
Mais qu'est ce que je fais là moi, trotter dans la nature en pleine nuit ? Je lui en foutrai des missions spéciales moi à l'Einherjar. C'est pas lui qui doit franchir les lignes ennemies pour passer derrière leur front. Enfin, ici ça va mieux, les armées sont loin maintenant, et avaient l'air comme à leur habitude très occupées à se regarder en chien de faïence pour la nuit. Je devrais pouvoir faire cette reconnaissance rapidement, et être rentré avant l'aube.
Oui, en me dépêchant, j'aurai fini plus rapidement.
Je me redresse de ma position accroupie, de cette falaise d'où je l'observe. Il va bientôt passer près de moi, bientôt passer sous mes lames.
Un frisson me parcourt la nuque. Je sais qu'il ne fait pas froid, en tous cas rien de suffisant pour faire trembler un homme du nord. Je ralentis lentement ma course, sans me retourner, mais désormais plus attentif.
Un éclair argenté fond sur moi, à toute vitesse quand le frisson que je ressentais se change soudain en silhouette d'ombres et de mort. Esquiver, vite, plus vite.
Disparaître !
Disparu !
J'atterris lourdement sur le sol, dans un crissement de terre et gravier, déstabilisée par le vide qui s'est soudain fait sous moi. Je ne me retiens pas, et me laisse entraîner par mon élan pour finir mon mouvement dans une roulade, pour l'amortir, pour ne pas bêtement me faire mal sur une cible ratée. Je lâche un juron dans ma langue natale, un de ceux que mon frère m'aurait dit qu'ils ne devraient être réservés qu'aux hommes. Que le diable l'emporte, lui et ce maudit viking ! Il s'est volatilisé d'un coup, il m'a senti venir, j'avoue que je ne m'y attendais pas. Il avait l'air trop gauche pour en être un, je me suis trompée.
Un Assassin.
Une Sicaire.
Il s'en est fallu de peu, de très peu. Je suis au sol, encore un peu hébété, à quelques mètres de l'endroit où cette furie s'est abattue. Je me suis glissé dans les ombres au plus vite, pour avoir le temps. Le temps de reprendre mes esprits, le temps de moi aussi dégainer mes armes. Elle est déjà relevée, elle me cherche, elle a compris ce que je viens de faire, et elle sait que cette ruse ne survivra pas à un examen attentif des environs. Elle est plutôt fluette, mais à en juger par la manière dont elle m'est tombée dessus, assez sûre d'elle. Sûre de ce qu'elle fait, de son domaine. Qu'à cela ne tienne, moi aussi. Je détache la Claymore qui se balance dans mon dos et m'approche lentement.
Il est là, je le sais, je le sens. Il n'a pas pu aller bien loin, j'arrivais trop vite. Enfin, apparemment pas assez. J'en connais une qui rirait de moi s'il elle m'avait vu. Mais je lui montrerais aussi que je ne laisse pas un travail inachevé. Je lâche ma rapière, pour prendre une arme plus rapide, je la ramasserai plus tard. Juste après sa mort.
Tiens, tiens, tu changes d'arme ? Bien, ça ne me fera qu'une allonge supplémentaire. Si tu es aussi douée à l'embuscade qu'au combat rapproché, ça sera vite réglé. Ne bouge pas mon coeur, j'arrive.
En mouvement, ne pas l'attendre, rôder, surveiller, guetter les ombres. Il a maintenant l'avantage, et je ne peux pas me dissimuler à mon tour. Je fais rouler mon poignard dans ma main. Allez viens, découvre toi, qu'on en finisse.
Là ! Je l'ai vu, il vient de bondir des ombres, son immense épée fondant sur moi. Je l'esquive à mon tour mais suis obligée de prendre mes distances dans un bond en arrière. Son attaque était lente, mais il a plus d'allonge que moi.
Finalement, t'es bien un balourd.
Pas si maladroite en fin de compte.
Je me redresse de ma position fléchie, suite à mon assaut raté. Je l'observe un moment, tout comme elle me détaille silencieusement. « Tu as raison, trop lente » lui lançai je assez ironiquement, bien qu'étant a peu près sur qu'elle ne comprendrait rien. Je jette ma Claymore près de sa rapière dans un geste de dédain, et décroche les deux hachettes de ma ceinture. Fini le jeu de cache-cache.
On va passer aux choses sérieuses.
On va passer aux choses sérieuses.
Il a parlé. Ce qu'il a dit, je m'en moque. Ce qui compte, c'est que la partie devient plus subtile, tendue. Plus de frappe brutale sans finesse. Tout se joue dorénavant sur l'agilité des pas, la danse mortelle des armes dans nos mains. J'ai un sourire sous les ténèbres de ma capuche, nous allons donc jouer à qui surprendra l'autre, mais cette fois-ci, à découvert.
Tourner, lentement, sûrement. Ne pas faire de bruit, ne pas la provoquer, lui faire penser que c'est à elle de décider. Une brise se lève. Curieux, un instant il m'a cru sentir une senteur particulière, âcre, sirupeuse.
Mais c'est lui cette odeur ? Ses lames n'ont pourtant pas l'air empoisonnées. Peut être que toute cette agitation me monte à la tête.
Je plisse les yeux et inspire à fond.
Ne pas se distraire.
Attendre...
... le bon ...
... moment
Maint'
'tenant !
Je me fige dans ma douleur, crispée, je lui tiens le bras pour bloquer sa lame, mais pas suffisamment, je baisse les yeux et voit de l'acier disparaître sous ma tunique pour plonger dans ma poitrine. J'ai un hoquet de surprise que je ne peux pas m'empêcher d'émettre. J'ai mal. Je relève la tête vers lui m'attendant à un sourire, un regard de victoire assouvie.
Je le regarde.
Je la regarde.
J'essaye de ne pas tituber, de ne pas bouger, pour ne surtout pas encourager la lame qui m'a transpercé le ventre à continuer son chemin. Je sens que je transpire, mais pas d'effort, de douleur. J'ai pourtant bloqué son arme, j'en suis presque certain. J'ai entendu les lames s'accrocher, glisser pour être mises hors de portée. Je serre les dents. J'ai mal.
Je souris.
Je suis agenouillé entre le Viking et la Sarrasine, mes bras croisés devant moi pour maintenir chacune de mes lames plantées dans leurs corps. Le poison paralysant qui les imbibaient va commencer à faire son effet, et les laisser là, mourant dans leur sang, au milieu de nulle part.
Je me redresse en retirant mes dagues d'un geste sec.
Je m'effondre à la renverse en comprenant mon erreur, notre erreur à tous les deux. J'ai les membres qui s'engourdissent, bien plus vite qu'une pourtant si vilaine blessure ne devrait le permettre. Je reconnais maintenant l'odeur, un paralysant violent. Je tourne les yeux vers l'Elfe qui nous a surpris, s'est joué de nous, tandis qu'il décroche une sacoche de sa ceinture en la contemplant. Je crois qu'il lui sourit. Je crois qu'à sa place je pourrais en sourire aussi. Mais pour le peu de temps qui me reste, je le méprise de tout mon être, de toute mon âme.
Je tombe à genoux en me maudissant, en nous maudissant tous les deux. Je suffoque tant de ma blessure que d'effroi tandis que mes bras commencent à s'engourdir. Je tourne mon visage vers la silhouette filiforme qui se dessine au dessus de moi, sur le ciel clair parsemé d'étoiles. Il essuie ses lames avec un tissu qu'il a sorti d'une sacoche. Je crois qu'il me sourit. Je le hais, et je meurs.
J'ai terminé mon travail pour ces deux là. Je range mes lames et m'éloigne. Je fais quelques pas quand je m'arrête brusquement, dans un bruit fugace de cuir et de chair qui se fend. Mon cuir, ma chair. Je m'écroule en avant, en envoyant ma main derrière moi pour essayer de retirer ce qui vient de pénétrer ma cuisse. Je sens une poignée, pas de garde, et une lame incurvée. D'un mouvement brusque je me retourne, foudroyant du regard le corps allongé qui devrait plus qu'être un cadavre.
Maudit Viking !
Jusqu'au bout.
Mes dernières forces, pour te laisser un souvenir, une balafre. Je me suis remonté sur les coudes, j'ai pu lancer une hache. Pas de poison sur les miennes, quel dommage. Je l'ai raté et glisse sur le dos en arrière. Cette fois-ci c'est fini. Pour moi, et pour elle. Je jette un regard à l'endroit où elle s'est effondrée.
Elle n'est plus là.
Jusqu'au bout.
Juste pour nous. Je suis derrière lui et retombe de tout mon poids sur le dos de l'Ombre, et lui passe la lame devant sa gorge. Je lui glisse un juron à l'oreille, un dernier, juste pour lui, qu'il ne comprendra pas. Mais j'espère que dans sa prochaine vie de longues oreilles il s'en souviendra et en tremblera à chaque fois qu'il l'entendra. D'un coup sec je lui sectionne la gorge, pas de beaucoup mais ça suffira, mon poison à moi ne paralyse pas, il tue.
J'ai laissé échapper un rire devant le comique de la situation. Ou tout du moins c'est ce que j'ai essayé de faire. Je crois que je n'arriverais pas à parler même si je le voulais. En fait je m'en moque, je crois que ne parlerai plus guère à l'avenir. La sarrasine a glissé de son perchoir elfique pour tomber sur le ventre, près de moi. L'Ombre est déjà morte derrière elle, agitée de quelques convulsions hasardeuses et de gargouillis nerveux. Malgré ma piètre situation, je suis bien heureux que ce poison là n'ait pas été pour moi.
Ma respiration se calme mais elle reste rauque et bruyante, je sais que ce n'est pas pour le meilleur. Je tourne mon visage haletant et barbouillé de poussière vers l'Assassin. Il regarde le ciel, sa main est tendue dans ma direction. Un hoquet me fait tousser, il tourne les yeux pour m'observer. Je le regarde, regarde sa main près de moi et glisse la mienne dans la sienne. Nos sangs vont bientôt se lier, mais seulement pour le pire.
Je ne sens plus mes jambes, j'ai froid.
Je ne sens plus mes jambes, j'ai froid.
Je la regarde comme elle a le visage embué de sueur et poussière. Je lui souris, mais d'un autre sourire que celui dont je gratifie les femmes en général, ou même que celui de cet Elfe il y a un instant. Ma tâche vermeille qui s'agrandit pour bientôt rejoindre la sienne. Je lui serre la main et regarde les étoiles.
« Au revoir balourd »
« Au revoir joli coeur »
Merisel Faradhreia- Messages : 223
Date d'inscription : 10/07/2011
Age : 52
Localisation : Région parisienne
Re: [DAOC] Assassins, par Sylenne
(oh punaise j'adore oO )
Lyzon - Seiiseii- Messages : 36
Date d'inscription : 28/01/2014
Re: [DAOC] Assassins, par Sylenne
J'me rappelle de ce texte, il est vraiment superbe c'est vrai
Merci Sylenne
Merci Sylenne
Womgom- Messages : 9
Date d'inscription : 31/01/2014
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